Le Cercle

L’installation Le cercle comporte 5 « sculptures végétales » posées chacune sur un parallélépipède vertical, noir. La cinquième sculpture est au centre du cercle formé par les 4 autres. Le cercle est le symbole de l’unité principielle et celui du Ciel : comme tel, il en indique les mouvements cycliques, les saisons. Il est le développement du point central, sa manifestation : « Tous les points de la circonférence se retrouvent au centre du cercle qui est leur principale fin » écrit Proclus.

Les sculptures végétales symbolisent le temps. Le mouvement circulaire est parfait, immuable, sans commencement ni fin. Les 4 sculptures sont les 4 saisons et la cinquième, le cinquième élément, la perfection ou l’harmonie du corps et de l’esprit.

Elles sont constituées d’un élément central, un bonzaï mort, peint en blanc, placé dans une coupe en verre.

L’automne : sur le bonzaï sont collées des algues « feuillues » blanches. Au pied s’assemblent des cristaux de verre, une huître sauvage et des algues brunes et blanches sur un galet rouge.

L’hiver : sur les branches sont collées des petits os de seiche et des algues filandreuses. Au pied sont disposés des cubes de verre et des fragments de verre en courbe.

Le printemps : le feuillage est formé de coquillages nacrés. A la base sont agrégés des coquilles d’huîtres sauvages et des bigorneaux recouverts de poussière de verre.

L’été : des algues pulpeuses sont parsemées de minuscules coquillages. Aux racines sont groupés des fragments de verre de différentes tailles et formes, une corne d’abondance en verre emplie de très petits coquillages.

Le cinquième élément : le feuillage est constitué d’algues filandreuses. Aux racines sont accolés une algue brune sur une pierre érodée et des fragments de bocaux à stériliser où le qualificatif « parfait » s’inscrit en relief.

Les « sculptures végétales » immortalisent des sensations fugaces, figent le temps, exorcisent la peur de la mort, s’exhaussent comme acte de vie. Ainsi l’angoisse latente par la rêverie végétale est transmuée en drame métaphysique. « Cette sympathie avec le règne végétal » (Bachelard) tente d’arrêter le temps en une sorte de rêve où je rajoute de la vie : la mort dans la vie/la vie dans la mort.

L’installation Le cercle montre le contraste opacité/transparence. Elle oppose l’opacité des éléments naturels (morts) à la transparence du verre. La poussière de verre fait la transition : elle renvoie à la source et à l’origine de cette matière, née de concrétions siliceuses, de sable et de chaleur.

Elle attire l’attention sur la problématique de l’échelle : le spectateur se promène dans l’infiniment petit : petits arbres, petits fragments, petits coquillages, petites algues.

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